Thursday, 28 April 2011

Masquerade électorale au Congo

L’actualité politique en RDC sera de plus en plus dominée par les débats autour des élections prévues pour la fin de l’année. Il s’agit, notamment, de la nouvelle loi électorale, le rôle du CENI, l’évolution de la composition de la famille présidentielle, le financement des élections (y compris la participation des partenaires internationaux), la sensibilisation des électeurs et comment l’opposition va pouvoir se positionner.

Or, il n’est pas inutile de rappeler que confondre élections et changement démocratique sera une grave erreur. Nous l’avons déjà vu en 2006 : gagner les élections et s’approprier le pouvoir ne se traduit point par l’amélioration de l’accès à l’espace politique des Congolais ordinaires. L’objectif du Président Kabila et ses alliés est la consolidation du pouvoir et non pas son partage.

Les élections vont avoir lieu, peut-être avec un retard, et Kabila sera probablement réélu. Mais cela n’est pas la question la plus intéressante. Le vrai débat c’est comment les élections pourraient contribuer aux changements positifs. C’est une question le plus souvent escamotée – et ça c’est la malheureuse masquerade.

2 comments:

  1. Je partage exactement votre opinion. En effet, la "satisfaction" des candidats avec la transparence, l'organisation et les résultats des elections jouera un grand rôle pour l'avenir politique de la RDC et... peut-être un jour la consolidation de la démocratie dans le pays. J'ai en fait écrit deux posts sur les elections en RDC et, in a larger sense, dans la region. Je serais intéressée d'avoir votre opinion là-dessus!

    http://hersweetanger.blogspot.com/2011/04/elections-2006-2011-changed-parameters.html

    http://hersweetanger.blogspot.com/2011/04/of-ruling-parties-elections-and-missing.html

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  2. Votre inquiètude est bien fondée dans la mesure où les simples élections ne suffisent pas du tout pour prétendre démocratiser un Etat. Elles ne peuvent rendre possible cette noble entreprise que lorsqu'elles sont susceptibles de favoriser l'émergence d'une classe politique utile et favorable à sa mise en chantier.
    J'ose croire que l'ambition de Kabila et de siens n'est pas loin de celle de tout pouvoir légalement institué. En plus, le partage du pouvoir n'est pas une nouveauté dans ce pays et n'a jamais conduit à l'instauration d'une démocratie effective. La formule ''1+4'', et les institutions politiques actuelles qui sont composées d'autres acteurs non membres de la famille politique de Kabila sont là des illustrations palpables qui instruisent que le partage du pouvoir instaure seulement une oligarchie qui ne se préoccupe que de ses intérêts au détriment de ceux de la population.
    C'est pour dire que le souverain primaire mérite aussi un regard particulier car c'est à lui que reviendra la charge de sanctionner le choix des dirigeants de demain. Il devra être en mesure de dénicher et de se choisir des acteurs politiques difficilement corruptibles par les tares qui handicapent la démocratisation de l'Etat congolais dont les plus en notables demeurent: la corruption, l'intolérance, la cupidité et le clientélisme.
    Sans cela, le pays court le risque de dévêtir saint Paul pour habiller saint Pierre et accréditer l'adage qui dit: ''Plus ça change, plus ça devient la même chose''

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